12/24/2011

Une Pierre

Ça fait mal, t’en pleurerais
La détresse à l’intérieur qui s'épanche et inonde ton lit, ton blouson, tes manches
Les coups de barres tu connais
Quand les mots résonnent dans ton crâne, cognent les parois, se divisent en fractales
Le genou à terre que tu poses
Le corps qui te quitte, pend inutilement
Il meurt, tu voudrais bien le suivre sauf que c’est pas si simple, pas si rapide
Un sursaut, un souvenir et c’est la lumière qui te fait sourire
Quand déjà, lame de fond, sonne l’alarme du prochain canon.

12/22/2011

I'm thru' with love - Marilyn Monroe

Elle dit qu'importe ! Elle dit il faut ! Elle se fait un devoir, y met son honneur, son coeur, sa raison. Elle l'espère bien et communique, aux âmes blessées son besoin d'aimer.

Caché dans les romans, les histoires. Celles des cinémas, du film du dimanche soir. Celles aussi qu'on nous racontait petites.

Et même elle dit, et même s'il me quitte.

Et pourtant elle insiste, le coeur n'a pas d'âge.

Elle voudrait bien un jour ravir, une figure, un costaud, un poète.

Le 21ème siècle peut bien passer, le téléphone et Internet comme des fous grésiller.

C'est son destin, maintenant elle le sait, que d'aimer, beaucoup aimer.

12/15/2011

The Saddest music in the world - Guy Maddin

Quelques rêves plus loin, j'habiterais bien oui, quelques rêves plus loin
Si j'avais la force, d'y courir enfin
D'arrêter, de jouer la pose

Chavirer soudain, mettre un pied à terre, et sentir ta main
Pour y recueillir, mes bras alourdis
Des marées, à boire la tasse

Partie en décembre, d'une année sans nom, victime éperdue,
Des amours déçus, voguant solitaire
Vers la terre, à faire le guet

Réchauffe mon corps, mes habits trempés, et laisse dehors
La barque abimée, des tempêtes et sorts
Que la vie, de moi a joué

Quelques rêves plus loin, nous dormirons bien, quelques rêves plus loin
Plus doucement encore, nos voix se confondent
Dans un souffle, une éternité.

12/06/2011

Labeur

D'abord il y a la dune. Elle glisse entre les doigts, elle crisse sous les pas.
Dans son ventre eux sommeillent, donnant des coups, étirant les orteils
Tandis que de sa main lentement elle capture et récupère, un à un, l'orge et le grain.
Monstre marin aux lignes instables, son souffle amer sur le monde veille
Il prend garde de circonscrire, les remous et les tempêtes de ses particules asservies.
De colère et de crainte, la dune joue les Moby Dick, jamais ne se lasse, jamais n'abdique
Quand du haut de sa crête hurle, un blé maudit devant tant, tant de stérilité.

Alcôve

J'habite contre la fenêtre aux petits pas
Ils viennent de loin et rectilignes, remontent la rue comme sur un fil
Ils croisent au ciel, le bruit grossier des avions, monstres gloutons en pleine digestion
De ma fenêtre j'écoute et imagine, des chevilles fines et des talons
Pour me bercer et m'endormir, au son de la démarche d'une dame de ville